Un Iranien se suicide en France pour attirer l'attention sur son pays



Quand vous regarderez cette vidéo, je serai mort": un Iranien s'est suicidé lundi en se jetant dans le fleuve du Rhône à Lyon, dans le sud-est de la France, afin, dit-il dans une vidéo posthume, d'attirer l'attention sur la situation de son pays secoué par des manifestations.

L'Iranien a été retrouvé noyé, lundi en fin de journée, a indiqué la police à l'AFP, confirmant une information du journal local Le Progrès.


L'homme, âgé de 38 ans selon sa vidéo, n'a pas pu être ranimé malgré l'intervention des pompiers, qui l'ont ramené sur la berge, a-t-on appris de même source.


L'Iran connaît depuis deux mois une vague de contestation sans précédent depuis la Révolution islamique de 1979. Elle est née de revendications sur les droits des femmes après la mort de Mahsa Amini, arrêtée pour avoir mal porté le voile islamique.


Les manifestations pour la liberté des femmes se sont progressivement transformé en un mouvement plus large dirigé contre le régime islamique.


Les autorités, qui dénoncent des "émeutes", ont arrêté des milliers de personnes et condamné à mort une dizaine d'entre elles pour leur implication dans ce mouvement de protestation.


"La police attaque les gens, on a perdu beaucoup de fils et de filles, on doit faire quelque chose", affirme d'une voix calme l'homme dans sa vidéo postée sur plusieurs réseaux sociaux avant de commettre l'irréparable.


"J'ai décidé de me suicider dans le fleuve Rhône, c'est un challenge pour montrer que nous, peuple iranien, nous sommes très fatigués de cette situation" annonce-t-il.


"Quand vous regarderez cette vidéo, je serai mort", poursuit-il, avant d'appeler à soutenir le peuple iranien dans sa lutte contre "des policiers et un gouvernement extrêmement violents".


Des appels à un rassemblement mardi en fin d'après-midi dans le centre-ville de Lyon, pour lui rendre hommage, ont été lancés sur les réseaux sociaux.


Début décembre, le pouvoir iranien a fait un geste envers les manifestants, en annonçant la dissolution de la police des moeurs. Mais dans la foulée, les autorités exécutent par pendaison deux jeunes hommes condamnés en lien avec les manifestations.


 

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