La pandémie de la Covid-19 a fait oublier le sida et cela a comme conséquence une augmentation des nouvelles infections, de nombreux décès liés à la maladie, selon un rapport de l’Onusida publié lors du 4e Forum du Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (Remapsen). Au Sénégal, l’augmentation touche les enfants où 3 900 vivent avec le Vih.
«La Covid-19 ainsi que les crises économiques et humanitaires de ces deux dernières années ont accru la menace sur la riposte mondiale au Vih. Le Vih/sida reste une menace majeure pour la santé publique dans la région où 5 millions de personnes vivent avec le Vih. Les populations clés représentent une grande partie des nouvelles infections et la prévalence du Vih est plus élevée parmi les transsexuels et les travailleurs du sexe dans la région. Le Vih affecte les femmes de manière disproportionnée par rapport aux hommes. Cependant, il y a une population qui contracte de plus en plus la maladie, il s’agit des enfants qui ne sont pas sous traitement antirétroviraux.
Docteur Reinaldo Mendes de l’Alliance nationale des communautés pour la santé (Ancs) note qu’au Sénégal, 39 400 adultes et enfants vivent avec le Vih. «35 500 adultes vivant avec le Vih dont 21 180 femmes et 14 320 hommes ; 3 900 enfants ont contracté le Vih et le taux de prévalence est de 0,3 %», explique-t-il.
Selon lui, 8 sur 10 nouvelles infections surviennent avant 35 ans. «24,5 % concernent les 0-4 ans et 14,0 % concernent les 15-24 ans. 69 % des nouvelles infections surviennent chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec les hommes (HSH), mais aussi concernent 35,0 % des femmes de 15-49 ans».
La prévalence du sida a des disparités entre les régions. Ces prévalences sont au-dessus de la moyenne nationale. Il s’agit de Kolda et de Ziguinchor avec 1,5 %, Kaffrine 0,9 %, Tamba 0,8 % et Kédougou 0,6 %. En outre, il y a des facteurs sociaux qui influent sur la réponse au Vih.
En effet, un enfant peut être infecté pendant la grossesse, au moment de l’accouchement et pendant l’allaitement. Sur le plan régional, les statistiques font froid dans le dos. L’Afrique de l’Ouest et du Centre est l’une des régions du monde où les enfants et les adolescents sont les plus touchés par le Vih.
«Près de 38 000 enfants âgés de 0 à 14 ans sont décédés de causes liées au sida en Afrique de l’Ouest et du Centre, en 2021»
Selon Mireille Tribie de l’Unicef, à travers une présentation sur le Vih pédiatrique en Afrique de l’Ouest et du Centre, lors du 4e Forum du Remapsen, malgré les avancées de ces dernières années, en particulier en matière de réduction de la transmission du Vih de la mère à l’enfant, «l’attention et le soutien apportés aux enfants et aux adolescents vivant avec le Vih restent insuffisants», soutient-elle.
Poursuivant son propos, elle souligne qu’en 2021, près de 38 000 enfants âgés de 0 à 14 ans sont décédés de causes liées au sida en Afrique de l’Ouest et du Centre. «L’Afrique de l’Ouest et du Centre enregistre 35 % de couverture du traitement antirétroviraux pédiatrique (0-14 ans) et c’est le plus bas au monde. Et 20 % des enfants atteints de malnutrition aiguë sévère vivent avec le Vih», annonce-t-elle.
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